le doxaphobe

le doxaphobe

Network

 

 

 

 

     Network c’est ce film de 1976, un chef-d’œuvre oublié, amené à ma connaissance par le bougre Aldo, et pourtant tellement actuel. Mais le meilleur des synopsis ne remplirait jamais aussi bien son rôle que ce qui suit. Vous trouverez ci-dessous deux extraits de monologues, à vrai dire des discours, présents dans le film. En cas de réclamations la traduction a été faite par mes soins. Si vous estimez, après la lecture de ces deux extraits, que votre temps n’est pas à la hauteur de ces 121 minutes cinématographiques c’est qu’il faut sérieusement songer à revoir vos priorités.

 

 

Speech 1 :

 

 

     I don't have to tell you things are bad. Everybody knows things are bad. It's a depression. Everybody's out of work or scared of losing their job. The dollar buys a nickel's worth; banks are going bust; shopkeepers keep a gun under the counter; punks are running wild in the street, and there's nobody anywhere who seems to know what to do, and there's no end to it.

 

     Je n’ai pas besoin de vous dire que les choses vont mal. Tout le monde sait que les choses vont mal. C’est une dépression. Tout le monde est sans emploi ou a peur de le perdre. Le dollar ne vaut même pas un nickel (pièce de 5 cents), les banques font faillite, les commerçants gardent des pistolets sous leurs comptoirs. La racaille court les rues, et il ne semble pas que qui que ce soit sache ne quoi faire, et c’est sans fin.

 

 

     We know the air is unfit to breathe and our food is unfit to eat. And we sit watching our TVs while some local newscaster tells us that today we had fifteen homicides and sixty-three violent crimes, as if that's the way it's supposed to be!

 

     Nous savons que l’air est impropre à la respiration et que notre nourriture est impropre à la consommation. Et on s’assoit, regardant la télévision pendant qu’un présentateur local nous dit qu’aujourd’hui nous avons eu 15 homicides et 63 crimes violents, comme si c’était l’ordre normal des choses !

 

 

     We all know things are bad -- worse than bad -- they're crazy.

 

     Nous savons tous que les choses vont mal – pire que mal – elles sont folles.

 

 

     It's like everything everywhere is going crazy, so we don't go out any more. We sit in the house, and slowly the world we're living in is getting smaller, and all we say is, "Please, at least leave us alone in our living rooms. Let me have my toaster and my TV and my steel-belted radials, and I won't say anything. Just leave us alone."

 

     C’est comme si tout était devenu fou, partout, alors nous ne sortons plus. Nous nous asseyons dans nos maisons, et lentement le monde dans lequel nous vivons rétrécit, et tout ce que nous avons à redire c’est «  S’il-vous plaît laissez-nous tranquilles dans nos salons. Laissez-moi avoir mon grille-pain et ma télé et ma radio. Et je ne dirais rien, simplement laissez-nous tranquilles ! »

 

 

     Well, I'm not going to leave you alone.

 

     Et bien, je ne vais pas vous laissez tranquille !

 

 

     I want you to get mad!

 

     Je veux que vous vous mettiez en colère !

 

 

     I don't want you to protest. I don't want you to riot. I don't want you to write to your Congressman, because I wouldn't know what to tell you to write. I don't know what to do about the depression and the inflation and the Russians and the crime in the street.

 

     Je ne veux pas que vous manifestiez. Je ne veux pas que vous fassiez d’émeutes. Je ne veux pas que vous écriviez à votre député, car je ne saurais quoi vous dire d’écrire. Je ne sais pas quoi faire à propos de la dépression et de l’inflation ni des Russes ou du  crime qui dévore les rues.

 

 

     All I know is that first, you've got to get mad.

 

     Tout ce que je sais c’est que d’abord vous devez vous mettre en colère !

 

 

     You've gotta say, "I'm a human being, goddammit! My life has value!"

 

     Vous devez dire « Je suis un être humain, bon sang ! Ma vie a de la valeur ! »

 

 

     So, I want you to get up now. I want all of you to get up out of your chairs. I want you to get up right now and go to the window, open it, and stick your head out and yell,

 

     Donc je veux que vous vous leviez maintenant. Je veux que vous vous leviez tous de votre chaise. Je veux que vous vous leviez tout de suite et que vous alliez à votre fenêtre, que vous l’ouvriez, que vous glissiez votre tête dehors et que vous criiez

 

 

     "I'm as mad as hell, and I'm not going to take this anymore!!"

 

     «  Je suis en colère comme jamais et je ne vais plus supporter ça ! »

 

 

 

Speech 2 :

 

 

     Because less than 3 percent of you people read books.

Because less than 15 percent of you read newspapers.

Because the only truth you know is what you get over this tube.

 

     Parce que moins de 3% d’entre vous lisent des livres.

Parce que moins de 15% d’entre vous lisent les journaux.

Parce que la seule vérité que vous connaissiez est celle qui sort de cette télé.

 

 

     Right now, there is a whole, an entire generation that never knew anything that didn't come out of this tube.

 

     En ce moment même, il y a une complète, une entière génération qui n’a jamais connu quoique ce soit qui ne soit pas sorti de cette télé.

 

 

     This tube is the gospel, the ultimate revelation.

This tube can make or break presidents, popes, prime ministers.

This tube is the most awesome goddamn force in the whole godless world.

 

     Cette télé est l’évangile, la révélation ultime.

Cette télé peut construire ou briser des présidents, des papes, des premiers ministres.

Cette télé est la plus formidable des forces de ce monde impie.

 

 

      And woe is us if it ever falls into the hands of the wrong people. (…).And when the 12th largest company in the world controls the most awesome goddamn propaganda force in the whole godless world, who knows what shit will be peddled for truth on this network.

 

     Et malheur à nous si elle tombe entre les mains des mauvaises personnes. (…) Et quand la 12ième plus grosse entreprise au monde contrôle la plus incroyable force de propagande en ce monde impie, qui sait quelle merde sera colportée comme vérité sur ce réseau.

 

 

     So, you listen to me. Listen to me!

Television is not the truth. Television's a goddamn amusement park. Television is a circus, a carnival, a traveling troupe of acrobats, storytellers, dancers, singers, jugglers, sideshow freaks, lion tamers, and football players.

We're in the boredom-killing business.

 

     Donc écoutez-moi bien. Ecoutez-moi !

La télé n’est pas la vérité. La télé n’est qu’un foutu parc d’attractions. La télé est un cirque, une fête foraine, une troupe d’acrobates nomades, des conteurs, danseurs, chanteurs, jongleurs, bêtes de foire, dresseurs de lions et joueurs de foot.

Notre business c’est de tuer l’ennui.

 

 

     So if you want the Truth, go to God.

Go to your gurus.

Go to yourselves !

Because that's the only place you're ever gonna find any real truth.

 

     Alors si vous voulez la Vérité, allez à Dieu.

Allez à vos gurus.

Allez à vous-mêmes.

Parce que c’est le seul endroit où vous trouverez la moindre vraie vérité.

 

 

     But, man, you're never gonna get any truth from us. We'll tell you anything you wanna hear. We lie like hell. We'll tell you that Kojak always gets the killer and that nobody ever gets cancer at Archie Bunker's house. And no matter how much trouble the hero is in, don't worry. Just look at your watch. At the end of the hour, he's gonna win. We'll tell you any shit you want to hear.

 

      Mais, mec, tu n’obtiendras jamais la moindre vérité de notre part. On te dira tout ce que tu as envie d’entendre. On te dira que Kojak (personnage de série télé U.S éponyme) attrape toujours le meurtrier et que personne n’attrape le cancer dans le bunker d’Archie (référence à la série « All in the family »). Et peu importe la quantité d’ennuis dans laquelle le héros se trouve ne vous faites pas de soucis. Regarder simplement votre montre. A la fin de l’heure, il gagnera. On te dira n’importe quelle merde tu as envie d’entendre.

 

 

     We deal in illusions, man. None of it is true!

But you people sit there, day after day, night after night -- all ages, colors, creeds.

We're all you know!

 

     On trafique avec les illusions, mec. Rien de tout cela n’est vrai !

Mais vous, vous restez là, jours après jours, nuits après nuits – de tous les âges, couleurs, croyances.

Nous sommes tout ce que vous connaissez !

 

 

     You're beginning to believe the illusions we're spinning here!

You're beginning to think that the tube is reality and that your own lives are unreal.

 

     Vous commencez à croire toutes illusions qu’on diffuse ici.

Vous commencez à croire que la télé est la réalité et que vos propres vies sont irréelles.

 

 

     You do whatever the tube tells you

You dress like the tube.

You eat like the tube.

You raise your children like the tube.

You even think like the tube.

 

     Vous faites tout ce que la télé vous dit,

Vous vous habillez comme à la télé

Vous mangez comme à la télé

Vous éduquez vos enfants comme à la télé

Vous pensez même comme à la télé.

 

 

     This is mass madness, you maniacs!

In God's name, you people are the real thing.

We are the illusion!

 

     C’est de la pure folie, bande de fous !

Nom de Dieu, vous êtes la réalité !

Nous sommes  l’illusion !

 

 

     So turn off your television sets. Turn them off now! Turn them off right now! Turn them off and leave them off. Turn them off right in the middle of this sentence I'm speaking to you now.

 

     Alors éteignez vos postes de télévision. Eteignez les maintenant !  Eteignez les maintenant ! Éteignez-les et laissez-les éteints. Éteignez-les en plein milieu de cette phrase. Je vous parle à vous maintenant.

 

 

Turn them off!!

 

Éteignez-les !

 

 

 


26/02/2014
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Jeu de cryptographie : code 1

 

 

 

Je vous propose aujourd'hui un petit jeu vicieux, la simple idée idée de torturer des esprits innocents par le machiavélisme de ce dernier est d'une saveur particulièrement alléchante !

 

Les règles sont simples, il s'agit de déchiffrer le message encrypté dans le code ci-dessous. Pour y parvenir sachez que des recherches sur les différents codes de cryptographie sont totalement vaines puisqu'il s'agit d'une création originale de ma part. A part la CIA et quelques compères complotistes personne n'a connaissance du fonctionnement du système !

 

Avec parcimonie de nouveaux codes seront publiés, évidemment plus de codes sont publiés plus la difficulté de l'exercice régresse. Ainsi, veillez bien à commencer votre quête par le code 1 et ne cédez à la tentation de consulter les suivants qu'en dernier recours. Il n'y a rien à gagner (à part ma plus haute estime) et rien à perdre (précision il ne s'agit pas d'un vulgaire troll, le code existe vraiment).

 

Sur ce :

 

 

 

7 8 6 3 6 5 6 1 5 1 8 6 4 7 5 6 2 9

9 1 5 1 9 7 8 4 3 5 2 7 1 8 6 5 7 8

4 2 3 8 4 2 2 9 7 4 3 9 2 3 9 1 3 4

7 1 3 6 7 1 6 9 2 9 5 8 4 6 3 3 7 2

8 5 4 5 4 9 8 4 1 6 2 7 5 8 2 6 5 8

6 2 9 2 8 3 5 7 3 1 3 4 9 1 7 4 1 9

7 5 1 8 3 6 8 4 6 3 7 4 7 6 1 7 8 4

6 2 3 1 2 4 7 1 5 6 9 5 9 5 2 9 6 2

8 4 9 5 7 9 3 2 9 1 2 8 4 3 8 3 1 5

5 7 1 9 1 7 4 7 6 8 7 1 4 7 6 5 3 9

6 2 3 3 8 6 3 2 5 6 3 5 5 8 3 6 1 8

4 8 9 2 5 4 8 9 1 4 2 9 2 1 9 2 4 7

6 5 2 9 3 8 8 5 1 7 4 3 8 3 2 2 8 7

7 8 9 6 7 2 4 9 2 5 9 2 7 9 5 5 4 9

4 3 1 4 5 1 7 6 3 1 6 8 4 6 1 3 6 1

8 9 1 9 7 1 4 7 6 3 5 9 8 3 5 5 8 3

2 3 7 6 2 5 2 8 3 7 1 8 6 2 1 6 9 2

4 5 6 4 8 3 1 5 9 4 2 6 4 7 9 1 7 4

 

 

 

 

 

Bon courage (vous en aurez besoin) MwaAaHaaaH ...

 


24/02/2014
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Les municipales de la dernière chance ?

 

 

     Les élections municipales approchant j’aimerais vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur. La léthargie de ma chère ville du Creusot. Nouvel habitant depuis cette année mais étant fortement acclimaté par mes fréquentes visites au cours de mon enfance, le constat est flagrant d’un point de vue extérieur, il est douloureux lorsqu’il devient intérieur. Si je ne suis Creusotin de fait que depuis peu, je le suis de cœur depuis toujours

 

 

     Des années de gérance en mode croisière de la part d’une gouvernance en place depuis si longtemps qu’elle s’apparente à une monarchie ont conduit ma ville à un état comateux se dégradant de mois en mois et tellement peu semblent réagir face à son décès programmé. Cela peut vous sembler alarmant mais c’est bien la mort qui l’attends au tournant. Et pourtant, cela serait si simple de la réveiller, des atouts indéniables sur lesquels une économie forte et durable serait facile à construire, un passé industriel glorieux sur lequel s’appuyer malgré le travail d’amnésie forcée conduit par l’actuelle mairie, un pôle de compétences extraordinaire…

 

 

     Etudiant à l’iut, je constate au quotidien le dédain qu’ont mes congénères face à cet endroit. La plupart ont atterris ici faute de mieux, cela en dit long sur la décrépitude de l’enseignement de la région. Lors des sempiternelles présentations de début d’année, à la question «  Qu’est-ce que tu aimes au Creusot ? » la réponse est unanime ou presque : rien, une réponse souvent partagée par les professeurs qui enseignent également sur d’autres campus. J’ai délibérément choisis de venir ici parce que cela représente peut être mon unique chance d’y habiter, considérant le marché de l’emploi qualifié je ne pourrais travailler ici qu’avec difficultés et probablement au prix de sacrifices concernant ma carrière.

 

 

     La ville se transforme de plus en plus en dortoir, et un dortoir qui se rétrécit et vieillit, j’en suis le premier témoin. Les rats quittent le navire, il ne reste que les vieux loups de mer qui connurent un vaisseau resplendissant et qui se remémorent ce brillant passé. Ainsi les anciens écoulent une retraite paisible (encore que, vu l’état de la chaîne de santé elle risque de ne pas être très longue…) pendant que les jeunes fuient en direction des grandes agglomérations ou même des plus petites comme Châlon. Le Creusot n’a aujourd’hui plus qu’à offrir des logements et des (rares) emplois pas ou peu qualifiés, pour le reste elle est en tout point similaire à une ville fantôme. Promener vous dans les rues du Creusot au cours de la semaine et rendez-vous à Lyon la semaine suivante, vous croiserez plus de personnes dans le hall de la gare en 10 minutes qu’au Creusot en une semaine, croyez-moi, j’en ai fait maintes fois l’expérience.

 

 

     On entend souvent les jeunes se plaindre «Y a rien à faire » et les plus vieux leur rétorquer « Mais si ! » en prenant pour exemple l’unique pauvre évènement du mois, comme si l’on devait vivre ce jour-là et nous mettre en pause le reste du mois. Mais pour autant tous semblent résignés, se contraindre à l’acceptation, comme si tout était fini, comme si l’on ne pouvait rien y faire. Il ne reste plus personne pour se battre et ressusciter notre ville. Tout ici est morose, à peine camouflé par les veines tentatives de Billardon, qui, à travers ces travaux d’aménagement espère bluffer son monde. Il réalise des dépenses secondaires de grande ville, comme si de nouveau poteaux, murs ou bancs publiques allaient faire oublier à qui que ce soit que cet argent ne va pas de ce qui est essentiel à la survie du Creusot. Ces initiatives électoralistes ne cachent en rien son incompétence et son système de copinage oligarchique mis en place depuis presque 20 ans.

 

 

      La situation est de pire en pire. La population ne fait que décroitre pendant que celle qui reste vieillit. Le chômage et l’emploi précaire demeure, vous n’avez qu’à regarder le nombre d’agences d’intérim. Le système de santé est calamiteux, en plus d’une gestion désastreuse, la qualité des soins ne fait que chuter, nous connaissons tous les drames provoqués par l’incompétence grandissante des médecins locaux. La ville est un désert culturel, l’arc, dont la gestion est tout aussi ridicule car confié aux « amis » de Mr. Billardon, bénéficie d’une programmation pathétique, même celui de Torcy me semble plus intéressant ! Le fait que le Creusot accueille l’exposition cartooning for peace relève tout simplement du miracle ! Notre unique cinéma diffuse uniquement des œuvres destinées à payer (avec difficultés) ses charges, ce qui est très compréhensible vu le dynamisme local. Seul des associations comme Cinémage ou des institutions comme la Médiathèque alimentent cette vie culturelle. Ne parlons même pas de l’écomusée, désespéramment vide. Les associations font figures de cercle de ragots et commérages n’existant que dans le but de ponctionner les subventions délirantes accordées par le pouvoir dans l’espoir d’une réélection, et ça marche !!! Leur rôle de dynamisation de la vie au Creusot ne se concrétise qu’à travers quelques vulgaires lotos et tombolas anecdotiques. L’argent récolté ne servant d’ailleurs qu’à financer les réunions/banquets des membres. Quand j’entends mon grand-père raconter les exploits du COC à la grande époque, du grand rendez-vous dominical que constituaient les matchs, je ressens une profonde honte face à l’état actuel de la vie sportive. Les transports en commun, fruit d’une conception d’une rare stupidité. Un bus toutes les demi-heures parcourant des itinéraires complètements absurdes ? Pourquoi ne pas avoir opté pour un système de navettes électriques permettant une plus grandes variété d’itinéraires et d’horaires ? Les réseaux d’informations, qui pourtant pourraient jouer un rôle très important dans la construction d’un vrai dynamisme local, sont désastreux, n’informant des rares évènements que 2 jours après qu’ils ne se soient déroulés. Circonstance aggravante : leur complaisance mielleuse et à peine masquée à l’égard de nos chers dirigeants locaux.

 

 

 

     Moi, je veux y croire, je veux me battre, je vois cette étincelle qui demeure au cœur de chaque Creusotin, cette étincelle qui ne demande qu’un peu de courage pour rallumer le brasier des temps passés. La solution semble tellement simple ! Nous bénéficions d’atouts tellement forts et si peu utilisés. Comment se fait-il que des villes comme Autun ou Châlon connaissent un destin qui aurait du nous appartenir ? La proximité avec Paris et Lyon combinée avec la gare TGV et un prix de l’immobilier ridiculement faible, sans compter la présence d’entreprises au savoir-faire unanimement reconnu, devrait nous procurer une attractivité incroyable pour les jeunes start-up et PME. Une ville comme le Creusot présente tous les avantages que ce genre de cible recherche, seulement ils n’en n’ont jamais entendu parler autrement que par le nom d’une gare TGV. Ce sont les entreprises de tailles moyennes qui créent une vie locale florissante, ne serait-ce que par la diversification de l’échelon de l’offre d’emplois, ou l’organisation d’évènements, à but publicitaire. Créer une nébuleuse d’entreprises innovantes offrirait un rayonnement d’attractivité à l’échelle nationale, et pourtant… La présence d’une scène nationale devrait attirer de biens meilleures offres que ces vagues prestations actuelles que l’on pourrait qualifier, tout au mieux, d’amateur. La présence d’un pôle de santé important, appuyé par celle de l’école d’infirmière devrait nous garantir une chaîne de santé digne de ce nom, centralisant les institutions éparpillées et concédées aux communes avoisinantes au fil des années. Pourquoi n’est-ce pas déjà le cas ?

 

 

     Je suis persuadé qu’il n’est pas trop tard pour agir et que nous pouvons encore sauver notre ville, les municipales approchent, vous aurez le pouvoir entre vos mains, sauvez nous de ce poison qui nous annihile depuis presque 2 décennies.


23/02/2014
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La dictature du bonheur

 

 

 

              L’hydre médiatique française n’étant qu’un énorme amas visqueux  de petits pois prémâchés, qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque mes oreilles subirent la douloureuse écoute du nouveau prêche à la mode, le bonheur. Si l’on était habitué à entendre le clergé ‘ricain nous rabattre les oreilles de l’évangile et de la « positive attitude » et de la quête du bonheur, jamais au grand jamais mon imagination n’aurait pu, ne serait-ce que concevoir,  la vision terrifiante de la contamination française. Vous savez ce pays de petits bonhommes grincheux, pessimistes et déprimés. Ce pays classé en dessous de la 30e  place du classement du bonheur déclaré. Ce pays où pourtant la morosité n’a jamais semblé poser problème. Oui celui-là, en proie à de tels parasites ?

 

 

                Désormais toutes les études sortant des « très prestigieuses universités de …. » sous la supervision du fameux « prix Nobel X en trucsmachinlogie », encensées par les « très sérieuses revues (insérez nom) » sont au cœur de l’attention des désormais célèbres «  ménagères de moins de 5… ». Ha…  je n’ai même pas la force de finir la formule fatidique.

 

 

                Ainsi les plus vagues élucubrations vous expliqueront quels aliments, à quelle heure, en quelle quantité sont bons à consommer pour « être plus heureux ». Mais aussi quoi lire, quoi penser, quoi aimer, quand dormir, quand faire du sport, quel sport, quels films …. La liste est tellement longue que j’en suis essoufflé… oui, à l’écrit. Et tout ceci est d’une efficacité redoutable. Un sophisme tellement fort qu’il pourrait  concurrencer ceux de la psychanalyse. Vous critiquez une théorie freudienne ? C’est clairement l’expression d’un complexe dû à un refoulement de vos pulsions œdipiennes. Là, c’est pareil, vous osez émettre une critique sur la notion de bonheur ? Vous êtes un individu névrosé et dépressif, prenez la pilule bleu, c’est plus bisous. C’est presque un crime contre l’humanité, vous savez ? Oui, « négation du droit fondamental au bonheur », ça va vous coûter cher, canaille !

 

 

                Le bonheur c’est magique, on s’est embêter des années avec nos problèmes, comment trouver des solutions ? Que faire ? *facepalm de surprise* « Mais si que bien sûr ! Pourquoi est-ce qu’on ne se contente pas d’être heureux ? Vous pensiez que la médecine allait guérir votre cancer ?! Pauvre malheureux ! Soyez heureux, c’est gratuit, sauf qu’il faut quand même acheter ce qui vous faut pour le devenir, parce que faut pas déconner non plus, nous on veut bien être heureux aussi mais avec de l’argent dans les poches ».

 

 

                Mais le vrai nœud du problème, ici, n’est pas la recherche du bonh… (je n’en peux déjà plus d’écrire ce mot), mais la description uniforme et unilatérale qu’on en fait. C’est tout juste si l’on ne voit pas sur nos écrans des étudiants en sciences humaines, dreads au crâne, sarouel dit « ethnique » aux jambes, nous raconter leurs voyages en Inde à la recherche de leur « moi spirituel véritable ».

 

 

                Ainsi à travers tous ces fameux conseils prodigués on crée une espèce d’amas d’éléments très sages formant une image d’un bonheur aseptisé, une bouillisation fadouillarde, validée par tous ceux qui vous veulent du bien, et avant tout universelle, car ce sont, après tout, des aspirations vers lesquelles chacun devrait tendre, par décret. Et vous savez désormais comment cela fonctionne, télé- cerveau- assimilation- intégration et pouf ! Un troupeau à l’abattoir, un ! La méningère de moins de 50 neurones est maintenant sous le charme !

 

 

                Alors que se passerait-il si de méchants hérétiques dissidents, dans une crise de folie, osait dire, au milieu d’un flux ininterrompu de baragouinages et babillages divers, que peut-être (j’ai dit peut-être très cher maître) ce qu’on avait décidé pour eux ne leur convenait pas tant que cela ?

 

 

                Cette notion est d’une complexité bien trop grande pour laisser un vulgaire nain, enfermé dans une boîte à image, ou un philosophe des lumières à 15 watt fluocompactes (un gentil éco-citoyen, donc) en dicter les règles. Mais s’il y a bien un domaine dans lequel la culture de l’échec devrait être présente c’est bien dans celui du bonheur. Oh le méchant ! T’as vu Josette ! Le vilain monsieur y veut pas qu’on soit heureux !

 

 

                Attendez, attendez, malheureux ! Il est grand temps d’apporter à cet article une nuance très subtile, oui, j’ai dit nuances, N-U-A-N-C-E-S (le bonheur c’est bisous câlin et friandises). A mon sens le bonheur est la plus grande atrocité qu’un Homme puisse subir, le grand B peut se définir ainsi : état de complète satisfaction caractérisé sa stabilité et sa durabilité. Connaissez-vos une chose d’un tel ennui ?

 

 

                Un état de complète satisfaction, vous dîtes ? Par conséquent un état dénué de désir, un état statique, un état végétatif, une attente, un enfer… Oulala ma montre s’affole ! En tant qu’affreux jojo notoire, il est grand temps que je me rachète une conduite. -Elle arrive cette nuance oui ou merde ? Patience, la voici, si le bonheur constitue mon enfer personnel, qu’en est-il de la recherche du bonheur ? Un état de désirs en perpétuels renouvellements, un état mobile, une quête, un compromis (le meilleur possible) … Et si la satisfaction de la quête prévalait celle de la réussite ? Atteindre le bonheur n’est-il pas vain ? N’est-il pas gâché par ces deux satanées « relativisation » et comparaison » ? Le bonheur ne peut exister qu’en l’absence de référent, un état perdu il y a bien longtemps, la conscience, pour celui qui tend vers celui-ci, est notre plus grand ennemi. Et quel est le plus grand ennemi de notre conscience ? Plus fort ! Je ne t’entends pas avec le dolby de mon nouveau plasma !

 

 

             Si le bonheur est la satisfaction complète des désirs alors je sais que je ne l’atteindrais pas de mon vivant. Mon plus profond désir, l’obtention des réponses, des réponses à des questions dont l’être humain, moi le premier, ne comprend pas même le sens, est voué à l’échec. Je me suis d’ailleurs accommodé de cette frustration il y a bien longtemps.

 

 

Je suis navré si je vous ai laissez un goût de cendres dans la bouche, ça passera très rapidement en allumant votre TV.


14/02/2014
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A la recherche du paradis perdu

 

 

 

Attention, tous les propos ci-dessous sont formulés à partir de théories et non de faits scientifiques, il s’agit plus de pistes de réflexions que de vérités.

 


            Le terme "paradis perdu" désigne la réalité fantasmée de la vie intra-utérine dont chacun de nous a été chassé. Les théories faisant mention de cette notion, de celles de Freud à celles de Dali, considèrent toutes le retour au paradis perdu comme un désir caché au plus profond de notre inconscient. Ce besoin serait à l’origine de bon nombre d’éléments disséminés dans notre vie quotidienne : ce serait l’exemple de la position fœtale, automatisme de défense.

 


             Pour Freud le processus de regressus ad uterum est un fantasme irréalisable. Le retour dans ce qu’il formule, merveilleusement, comme «l’antique patrie des enfants et des Hommes » est un besoin qui régit la construction de nos sociétés.

 


            La vie intra-utérine se définit comme paradis d’après plusieurs facteurs. Ainsi pour le fœtus le ventre maternel constitue l’intégralité de sa connaissance, il a devant ses yeux son univers au complet. Cette réalité ne lui laisse filtrer que des bribes floues et inconcevables d’une autre réalité : les images et sons qu’il reçoit du monde extérieur. Le fœtus bénéficie de la connaissance absolue de son propre univers, une réalité parallèle lui est donc complètement inconcevable, tout comme le temps ou n’importe quel concept. Cet état de parfaite satisfaction, et d’autosuffisance, par l’absence de connaissance autres, est ce qui fonde la nature paradisiaque de la vie utérine. En l’absence de connaissance, ou en l’occurrence en état de connaissance absolue, le fœtus ne dispose pas de référence, il ne peut de ce fait exprimer le moindre désir. Or le bonheur se définit comme état de satisfaction complet et durable des désirs, ce qui exclut donc la possibilité d’un désir insatisfait. Ainsi la quête du bonheur et le désir de retour au paradis perdu seraient intimement liés.

 


            Un des parallèles, le plus frappant à mes yeux, est celui avec la religion, chrétienne ici (vu qu’elle est la seule en laquelle je dispose de connaissances suffisantes, je ne me permettrais pas de traiter de ce que je ne connais pas). Ainsi on peut voir dans l’expulsion du jardin d’Eden d’Adam et Eve une métaphore de la naissance. En effet il s’agit d’un lieu où tous leurs désirs sont comblés, un lieu auquel ils ont eu le temps de s’habituer, mais aussi un lieu dont ils ont été arrachés aussi brutalement qu’ils y étaient arrivés. Adam et Eve possèdent une connaissance absolue, du fait que tout en dehors du jardin leur est inconnu. Pour eux leur retour est désormais impossible, condamnés qu'ils sont à l’errance terrestre.

 


            C’est à partir de ce point qu’un autre parallèle avec la religion se profile. Privés de connaissances dans cet univers hostile, ils n’ont plus qu’un référent vers lequel se tourner, un être absolu, à la connaissance totale, Dieu. Cette position est très similaire à celle que la mère a sur son enfant. Dans sa vie intra-utérine la mère était l’intégralité de l’univers du fœtus, dans le monde extérieur, après cette violente expulsion qu’est la naissance, elle devient l’unique référent. Enfin, le savoir de l’impossibilité de retour au paradis perdu mène l’Homme à chercher des alternatives à celui-ci, dans la religion, il s’agit du paradis futur, celui qui surgit après la mort. Cet espoir du paradis futur se soustrait à la frustration de l’impossibilité du retour au paradis passé. Ces théories expliqueraient donc en grande partie l’origine de la religion tout en dressant un parallèle antagoniste supplémentaire entre la naissance et la mort.

 


            Trois notions sont fondamentales dans le déroulement de ce processus, celles de liance, déliance et reliance. Chacune d’entre elles correspond à une étape biologique de la procréation. La liance correspond à la fertilisation de l’ovule par le spermatozoïde triomphant. La déliance, elle, correspond à la rupture que constitue la coupe du cordon ombilical. Ici, ce qui nous intéresse est la notion de reliance et l’interrogation concernant les formes qu’elle peut prendre. Dans ce domaine plusieurs pistes valent la peine d’être suivies. Par convenance vous remarquerez que ces exemples ne sont valables que selon le référentiel d’une culture occidentale. La reliance consisterait donc en la recréation d’une forme de liance originelle. Il s’agirait d’user d’artifices, de subterfuges, d’auto-mensonges afin de s’approcher d’une matrice copiant, dans les limites du monde extérieur, le fantasme paradisiaque.

 


            Cette envie, on peut la deviner à travers la structure du mariage : l’homme cherche-t-il à substituer le lien maternel absolu, perdu à travers l’adolescence, par le lien marital ? Ici ma remarque sur le référentiel occidental prend tout son sens en ce que l’on peut m’opposer facilement l’exemple de la polygamie. Contre-exemple auquel je me verrais bien incapable de répondre.

 


            Mais penchons-nous sur un acte bien plus universel, l’acte de pénétration. Serait-il possible qu’il soit l’expression d’une tentative, désespérée, de retour à la vie intra-utérine ? Ou bien ne serait-ce que finalement l’expression du désir de procréer ? N’intellectualisons-nous pas un acte simple qui n’aurait pour seule finalité que la recherche du plaisir ? Il ne m’appartient pas d’exprimer arbitrairement une réponse à cette question.

 

 

            Il reste cependant d’autres questions en suspens, vous remarquerez que je n’ai abordé qu’une approche masculine du désir de regressus ad uterum. Qu’en est-il de l’expression de celui-ci chez la femme ? Cette théorie suppose donc la vision d’une psychologie bien distincte. Je pourrais donc formuler l’hypothèse suivante : il existe une psychologie masculine qui ne peut accepter la perte provoquée par la naissance, elle pousserait donc le mâle à l’utilisation de placebos (dont quelques exemples ont été cités ci-dessus) et le contiendrait dans un état de frustration qui ne serait surmontable qu’à travers la sexualité. En parallèle on pourrait dresser le portrait d’une psychologie féminine qui, elle, serait dans l’acceptation et la résignation face à la terrible perte. Cet état induirait donc un désir de procréation, et ne pourrait-on pas voir, à travers celui-ci, la volonté d’offrir l’opportunité, à son tour, d’expérimenter la vie intra-utérine au fœtus ?

 


            Dali lui perçoit l’expression du désir de retour au paradis perdu dans d’autres éléments que la foi chrétienne, la sexualité ou le mariage. Il nous apporte une vision plus poétique de ce désir. Je vous invite, soit dit en passant, à visionner ses récits de souvenirs de sa vie intra-utérine, daliesques au possible. Pour lui, l’univers artistique ne serait qu’une reproduction artificielle du « paradis prénatal », les fantasmes de l’artiste constituant l’essence de celui-ci en ce qu’ils sont les seules réalités connues lors de la vie intra-utérine, par défaut d’une conscience autre. Il dresse également la comparaison entre ce sacro-saint et la dimension du rêve, en réalisant un parallèle entre la solitude subie au cours de la gestation et celle connue lors du rêve, puisque les protagonistes de ceux-ci ne sont que des autocréations. Au même titre que l’on peut désigner la sexualité comme subterfuge, Dali, lui, désigne comme tel l’art. Il le définit ainsi : il s’agit de transformer ses fantasmes en objet du réel, l’œuvre.  Au cours de ces fameuses interviews (cf. ci-dessus) il fait mention de la sensation de chute dans le sommeil comme rappel du traumatisme de la naissance. Ainsi, pour lui, ce qu’il considère comme le retour au réel après la transe artistique constitue une renaissance.

 


            Bien évidemment ces théories ne sont que des hypothèses de travail, des pistes de réflexions et je ne prétends aucunement pouvoir affirmer  comme vérité les propos ci-dessus. Je ne dispose également pas de la compétence nécessaire pour étayer ces théories de preuves, il est donc important de les traiter en conséquence.

 

 

            Ceci étant dit je vous propose d’étendre le débat. Considérons le cas des prématurés, serait-il possible que cette expérience différente de la vie intra-utérine ait une incidence quelconque sur la psychologie de l’enfant ? Peut-on déceler à travers un traumatisme intra-utérin une explication à l’homosexualité ? Mes amis c’est à vous à vous exprimer.

 


10/02/2014
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